Enquèsta 1212 - Olivier Lamarque
 

Olivier Lamarque - Toulouse - 30 Décembre 2012
Enquèsta 602 - Olivier Lamarque
 

Olivier Lamarque - Toulouse - 10 Mai 2012
enquèsta 1011 - Olivier Lamarque
 [un écho ici, et ici]

Olivier Lamarque - Toulouse - 8 Janvier 2012
Alors que les murs sont - Olivier Lamarque
 

 

 

1. alors que les murs sont des

 

 

 

 

 


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Ainsi il faut recommencer. Il faut être d’abord une tige souterraine. Une racine principale. Le but de tout participant consiste à ne point se renverser au ras du sol. Ce serait comme une maladie du sommeil. Il faut ensuite tout ramener du côté de sous la peau. Du côté qui va tout prendre. Qui fait usage de la déformation. Là où il y a la profondeur. En montant. Lentement. De là vers cela. Avec la nécessité de monter. Avec une nécessité. Comme ça. Tu montes.

 

Il faut du temps pour voir. On établit des règles strictes. On établit une agilité plutôt qu’une force. On se prépare ainsi. Remettre les épaules au-dessus des hanches. Avec la tête. Et dans la tête. Ne se soumettre à rien. Si ce n’est à la verticalité de la présence. Si ce n’est agir si peu avec les yeux. Si ce n’est s’éloigner. Être debout enfin en oubliant ce que le loin exprime. Savoir enfin qu’on ne fera pas du sel sur la terre.


Voir décollé de tout. Voir cela comme un amas d’atomes cartonnés. Voir le pied comme une alliance. Voir comme les yeux changent. En rassemblant. Voir ne dépend de rien si cela arrive. Car à l’origine apparaître n’a pas de sexe. Car à l’origine la main est éloignée de la bouche. Car à l’origine un kilo de papillons est égal à un kilo de souvenirs. C’est peut-être pour cela que tout se déplie dans la tête. C’est peut-être pour cela que nous parlons sans cesse. Que nous sommes condamnés à refaire le monde.

 

 

 

 

 

 

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La bouche est lourde. La terre est creuse. Tu regardes. Tu observes les mouvements du dehors qui glissent par collection. Tu vois une craie au sol. Avant de signifier un lieu la craie est d’abord une méthode. Une méthode objective comme le cheminement à soi. Du jour vers son contraire. Le jour et son contraire sont pour cette forme une aimantation dans la zone de la mémoire. Et la mémoire de cette zone est pleine quand elle se concentre dans  ta tête reposée.

 

Tu es reposé. Le visage est là. Puisque le corps est là. Le visage est calme. Puisque le corps est calme. Causalité physique. Puis le visage disparaît pour le corps. Dans la zone de la mémoire. Quand la craie touche à cet instant. Chant. Sang. Vide. Cigarette. Sexe. Signes. C’est le plus friable en toi à cet instant qui te comble le plus. Ce qui t’a disparu va te livrer. Une fois les choses reposées. C’est dorénavant le plus sédimentaire qui n’est plus là. Et qui pourtant te représente.


Tu te rappelles que tu as dessinés trois cercles blancs sur le mur d’en face au fond du décor. Tu as dessinés trois cercles blancs sur le mur d’en face. Tu dessines 3 cercles blancs sur le mur. Tu dessines 3 cercles. Tu dessines. Avec la main après. Dans une zone blanche de ta mémoire. Avant. Tu prends la craie. Tu prends la craie qui fait maintenant barrage. Tu l’avais avant cassée en deux. C’est la mémoire qui. Non pas se disloque. C’est la mémoire qui se dédouble. En mémoire du jour. Et en mémoire de son contraire.

 

 

 

 

 

 

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Un jour. Un jour une femme lit. Un jour. Un jour un homme lit. Un jour la femme lit que le femme est un liquide. Un jour l’homme lit que l’homme est un liquide. Un jour la femme est un liquide pour l’homme. Ou pour la femme. Un jour l’homme est un liquide pour la femme. Ou pour l’homme. Un jour l’homme et la femme sont des liquides pour eux deux. Ensemble ils sont tous les deux des liquides pour le monde. Dans ce jour. Ils sont tous les deux des liquides qui finissent par laisser le livre ouvert. Un livre entièrement trempé dans lequel on ne peut plus rien lire du tout.


Il paraît que tu as fait ci. Il paraît que tu as fait ça. Ci ou ça. Il paraît que. Non. Pas la volonté que. Mais. Ferme. La femme disait qu’il pleuvait dans la maison. Mais qu’elle avait fermé tous les volets. L’homme disait qu’il pleuvait sur la ville mais qu’il n’avait jamais vu cette ville sur une carte. La femme disait que la mer n’était plus là. L’homme disait que la mer avait disparu. Ils disaient que la mer était un liquide. Par l’eau. Un liquide pour le monde depuis des millions d’années. Ils disaient que la mer était un liquide qui s’était absenté d’ici depuis des milions d’années. Ils disaient que cela était marqué dans un livre fermé.

Non. On ne peut pas nager dans un livre fermé. Il paraît qu’on s’en tire en mettant tout très loin. Si. Dans le contexte d’un tout très loin il paraît que l’on se sépare de tout. Que les mots surnagent. Que les mots sont des espaces. Et que les espaces font la liaison le plus longtemps possible entre des mots et des images. Il paraît que l’adhésion d’un seul mot et d’une image sur le papier trempé ne fera jamais un corps. Le corps d’une femme. Et le corps d’un homme. Qui ont arrêté de lire et qui vivent par dessus tout.

 

 

 

 

 


2. the art of fugue was never completed before the death of Bach (part 2)

 

 

 



 

 

 



 

 

 



 

 

 

 

 

3. lo marmús tu que te sabes

 

 

 

un desir un objècte un ausèl una pòrta
un desir un objècte una pòrta un ausèl
un desir una pòrta un objècte un ausèl
una pòrta un desir un objècte un ausèl

barri la pòrta

pòrti una pòrta
pòrti un objècte sus la taula
pòrti un desir sus la taula
pòrti un ausèl sus la taula

pòrti la pòrta sus la taula
puèi dubrissi la pòrta
l’objècte del desir que pòrti es un ausèl

soi un ausèl dubert sul monde

 

 

un désir un objet un oiseau une porte
un désir un objet une porte un oiseau
un désir une porte un objet un oiseau
une porte un désir un objet un oiseau

je ferme la porte

je porte une table
je porte un objet sur la table
je porte un désir sur la table
je porte un oiseau sur la table

je porte la porte sur la table
puis j’ouvre la porte
l’objet du désir que je porte est un oiseau

je suis un oiseau ouvert sur le monde

Olivier Lamarque - Toulouse - 26 Août 2010
 [un écho ici, et ici, et ici]



À propos de la piste sonore ‘‘Le Vent’’.


Enregistrement indirect du vent qui souffle contre la fenêtre.
Tempête survenue à Toulouse, un matin, le 24 janvier 2009.
Quelques paroles chuchotées.
Presque pas paroles.
Plutôt respiration d'un animal qui ne sait pas comment vivre.
Comment conquérir la possibilité d'une journée.
Presque pas mots.
Presque pas poème.

C'est parfait ainsi.
Dans cette situation artificielle d'enregistrement, c'est parfait.

Vivre serait comme osciller toujours
entre la tentative un peu vaine de tracer quelque chose dans l'air
et l'inconscience de ce qui va se produire.

Il n'y a rien eu que cet instant qui passe.
Ce seul instant continu.
La pointe aiguë de cet instant.
Il n'y a rien eu dans toute l'histoire que ce souffle du Maintenant.
Depuis la première fenêtre jusqu'aux éclats de verre.

Maintenant, cohérence-paysage par l'insignifiant.

Maintenant qui va prendre son petit déjeuner,
se doucher,
aller chercher ses nouvelles lunettes,
partir à la répétition à 15h,
passer un coup de fil à Céline pour savoir ce qu'elle fait ce week-end.
Maintenant qui se trouve partout,
dans des tas d'endroits que je ne connais pas.
Maintenant qui trace ailleurs ce même mot que j'écris
mais dans une intention toute différente.

Maintenant qui affirme.

Je suis oui dans le désaccordé de ma musique.
Je suis oui à danser à l'envers sur mes ficelles rompues.
Je suis oui dans le contact qui me fait solide.

Je suis.

8h27, ce vendredi, temps mitigé.

Je suis la petite fille qui chante dans Portishead et dans Einsturzende Neubauten.

Sébastien Lespinasse - Toulouse - 16 Avril 2009
 
Elsa Decaudin - Toulouse - 3 Novembre 2010
Lo fuòc de ta cigareta / Le feu de ta cigarette - Olivier Lamarque
 [un écho ici]

Abrandas ta cigareta
pas que per marcar
un tèunhe lum d’esper

lo solelh espèra
e res s’opausa pas
al pas per las carrièras voidas
que i crompam pas pus

d’unes s’espaurugan
quand los astres s’abolísson
e que sabèm pas pus
tornar trobar lo camin

lo fum te remanda
a tot çò escur
urós
dins aquel monde


_

 

Tu allumes ta cigarette
rien que pour manifester
une faible lueur d’espoir

le soleil attend
et rien ne s’oppose
au pas dans les rues vides
où l’on n’achète plus

il y en a qui s’affolent
quand les astres s’abolissent
et que l’on ne sait plus
retrouver notre chemin

la fumée te renvoie
à tout ce qu’il y a d’obscur
d’heureux
dans ce monde

Olivier Lamarque - Toulouse - 19 Décembre 2009
Mintenan le non - Olivier Lamarque
 

Olivier Lamarque - Toulouse - 7 Novembre 2009
Les scènes idéales font mal - Olivier Lamarque
 [un écho ici, et ici, et ici]

Olivier Lamarque - Toulouse - 26 Août 2010
Los afars, installacion per joan-pèire - Olivier Lamarque
 

 

 

 

 

Olivier Lamarque - Toulouse - 26 Avril 2010

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