Documents - Soirée Ce qui secret - 24 mai 2012 à Nantes [5] - Ce qui secret 24 mai 2012
 [un écho ici, et ici, et ici, et ici, et ici, et ici, et ici, et ici, et ici, et ici, et ici, et ici, et ici]

 

 

 

En boucles

 

 

(caverne)

d’où nous serions sortis d’affaire donnant un sens
plus pur à la tribu ethniquement sous contrôle
tu parles en astiquant les parois du vocable
en l’exhibant son sans fond à la vue son trou

 

 

(production)

en trompe l’œil et le bon qu’à ça le
corps tenu comme un vers qu’un rien fasse de l’effet
ici pour de vrai qui vivra l’ouv
rira le dernier saura si c’est conçu

 

 

(revenant)

de loin donc de tout à traverser le fleuve
où les baignades ne se ressemblent pas
comme deux gouttes le poème doit se lire se retour
ner sur lui-même que le phrasé l’emporte

 

 

(brouillage)

à couper au couteau la langue la lécher
chaque syllabe un mot peut en cacher un autre
à force de décoder chercher les embrouilles
ça finit par jouer des flûtes ou du sifflet

 

 

(pensée)

pour les vastes oiseaux *  farcis au plastique toc
sur Midway les paupières fermées contre la pub
l’olivier tordu face au Mur le solo
que lance Charlie Haden de sa cage en plexi

 

 

(l’écoute)

dans le texte sous toutes les coutures à relu
quer le souffle entre en ligne dans l’expérience
à tendre l’oreille & quoi de pas nommable
hors fréquence pourtant disponible en français

 

 

(se réveille)

en plein milieu du mot **  eh ça va pas la tête
laisse dormir la majorité si
lencieuse qu’il ne faut secouer ni de larmes ***
ni de quoi que ce soit qui malgré tout arrive

 

 

(auteur)

à mesure clipsé dans le moteur rugis
sant quand il se prend dans la syntaxe les mu
queuses à qui le pronom renvoie dans les cordes
creux sonnant à force de courir le furet

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1er mai 2012,

 

 

 

 

 

2 mai

 

 

 

 

 

2012,

 

 

 

 

 

3 mai 2012, 4 mai

 

 

 

 

 

2012, 5 mai

 

 

 

 

 

2012,

 

 

 

 

 

* Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, (Baudelaire)

 

 

 

 

 

** Ce qui distingue la poésie de la parole machinale, c'est que la poésie justement nous réveille, nous secoue en plein milieu du mot. (Ossip Mandelstam)

 

 

 

 

 

*** Ne me secouez pas. Je suis plein de larmes. (Henri Calet)

 

 

 

 

 

[Soirée Ce qui secret à Nantes le 24 mai 2012, au Pannonica, à l'invitation de la Maison de la poésie de Nantes et du Pannonica. Avec Heddy Boubaker, Bruno Fern, Geneviève Foccroulle, Pauline Gélédan, Marta Jonville, Marc Perrin, Gwenaëlle Rébillard, Jean-Marc Savic. Documents.]

 

 

 

 

 

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