Je m'habitue, tu t'habitues - Jean-Marc Savic
 

Le rituel, maintenant. Abattre l’animal. Trancher la trachée. Trancher les artères. Le rituel se fonde sur la figure du cercle. Tourner l’animal. Se retourner voir tourner l’animal. Le rituel se fonde sur un objet que l’on ne questionne plus. C’est une affirmation de la non-pensée comme moyen d’affirmation de la différence. Il y a dans le rituel la figure de la roue, du rond qui nous contient, de la sphère qui contient notre pensée qui ne peut se libérer. Qui ne s’inscrit plus dans un temps non limité. C’est une pensée qui tourne dans un espace circulaire psychotique et clos sur lui-même. L’animal est conscient. Il nous regarde et attend. Libérons son sang. La tromperie et le mensonge nous éloignent si finement de l’animal. Nous inventons notre mort dans la croyance de l’attente. Celle qui nous sépare du moment où nous nous tiendrons assis et souriants à côté de notre Dieu. Nous feignons l’innocence, persistant inlassablement à nous distinguer d ans l’assombrissement de notre trace.

Maintenant... Je m'habitue, tu t'habitues, il s'habitue, nous nous habituons, vous vous habituez, ils s'habituent...

 

Jean-Marc Savic - Nantes - 30 Avril 2009
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